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Maman n'est pas parfaite… et c’est bien ce qui la rend parfaite

5/02/2022

Zoom sur quelques situations... Elle devait avoir environ cinq ans quand elle a dit à sa maman, après une discussion: "Je ne veux plus de toi comme maman, je vais aller en chercher une nouvelle au supermarché." Elle avait environ 9 ans quand elle a lancé, juste avant de fermer la porte: "Mais en fait, vous m’élevez comment?" Il avait six ans quand il est arrivé chez ses grands-parents avec un sac de sport rempli, en disant qu’ils se souciaient sans doute plus de lui que ses parents. Heureusement, les grands-parents habitaient dans la même rue :-).

La première situation est survenue chez nous. Nous avons éclaté de rire, elle et moi. Elle décrivait parfaitement comment elle se sentait. Maman avait 'échoué'. Ou alors, c’était le bon moment pour une concertation, et se dire combien nous nous sentions fâchées, désabusées et impuissantes? Était-ce l'un de ces moments de croissance dans le processus d’éducation que nous parcourions à deux? Était-ce l’un de ces moments pour se dire que nous étions fâchées parce que nous nous aimions?


C’était surtout un moment pour lui montrer que les papas et les mamans, ce sont aussi des êtres humains. Avec des émotions, des traits de caractère et des bizarreries. Les parents ne sont pas parfaits.

Plusieurs visions de l’éducation

Au fil des siècles, il y a eu de nombreuses visions de l’éducation. L’une va se baser davantage sur le contexte, l’autre sur les besoins de l’enfant. Sans parler de la discussion sur l’impact de l’hérédité par rapport au contexte dans le développement de l’enfant.


L’éducation faisait déjà l'objet d'une grande réflexion à l’époque des grands philosophes grecs, il suffit de penser à Platon. Chaque époque a sa propre influence sur la perception de l’éducation. Et c’est ainsi qu'il faut envisager les choses aujourd’hui. À l'heure actuelle, chacun a sa vision de l’éducation. Et nul doute que cette vision est influencée par l’histoire personnelle. La façon dont nous avons été éduqués est déterminante dans notre style d’éducation. Au même titre que le contexte. De nombreux facteurs influencent notre style et de notre vision en matière d’éducation.


Et je ne vous ai même pas encore parlé de l’enfant à côté de vous... Les interactions varient avec chaque enfant. Là, il est question de la pratique de l’éducation. Une vision donne une direction, mais elle ne doit pas asservir. La pratique nous montre que nous perdons parfois patience, que nous sommes tenus par le temps, que tout ne se passe pas comme dans les livres.

Dans la pratique...

La pratique est parfois bien loin de la vision. Faut-il, dans ce cas, ne pas tenir du tout compte de la vision? Justement! Une vision nous aide dans les moments de réflexion. Quand votre fille vous dit qu’elle va acheter une autre maman ou quand elle remet votre éducation en question... Il faut revenir à la vision. La vision, c'est un peu le fil conducteur de l’éducation.


Ne peut-on jamais être fâchée ou perdre patience? Ne peut-on pas parfois être juste un être humain? Oui! Notre humanité, c’est la sauce sur la vision. Ce qui est important, c’est de servir les deux et d’en parler avec les enfants. Nous parcourons ensemble un 'trajet d’éducation', pour en faire une histoire personnalisée.


Les moments de réflexion avec les enfants, les moments d’apprentissage (et pas les moments d’échec!) sont des moments riches qui personnalisent l’éducation. Ce sont des moments qui font que nous sommes 'parfaits' comme parents.


Quelle que soit la vision, il y a deux concepts clés qui constituent le point de départ de l’éducation: la communication et le respect mutuel. C'est ce qui crée la solidarité. Il faut communiquer avec nos enfants la façon dont nous voulons fonctionner ensemble.

Respect mutuel

Ma fille et moi, nous avons appris à nous dire "excuse-moi". Lors d'une trêve, nous nous écrivons des lettres. Nous demandons à l’autre un peu de temps. Et nous nous disons aussi toujours que nous nous aimons. Nous nommons ce qui agace, mais aussi les qualités. Nous essayons de donner une image réaliste de qui nous sommes. Nous sommes parfois fâchées l'une sur l’autre, mais nous respectons cette colère.


Il y a toujours un respect mutuel. Un comportement ne peut pas toujours être approuvé. La personne et l’émotion sont respectées, et on en parle.


Le fait de punir, récompenser, donner du temps, faire une pause... doit toujours être vu dans le contexte plus vaste de la vision de l’éducation. Lorsque cela est appliqué dans le cadre d'une culture valorisante et positive, cela ne doit pas être un problème. Il est primordial que le parent comme l’enfant demeure respecté et que chacun puisse parler de ses émotions. Même lorsque l’enfant est petit et ne peut pas encore recourir au langage verbal, le langage non verbal, comme un câlin, exprime suffisamment ce qu’est le respect. D’une manière générale, il faut un climat positif, approbateur.


L’éducation est et reste un processus dont vous ne connaissez pas le résultat, après avoir essayé plusieurs moyens. La base de départ doit être solide. Dans ce processus, une bonne dose de bon sens doit accompagner votre vision de l’éducation. Et parfois, vous saurez que vous êtes dans le bon.


Elle nous a récemment écrit une lettre pour notre anniversaire de mariage: "Continuez comme ça, je ne voudrais pas d’autres parents."


D’autres lettres suivront sans aucun doute lors de la puberté... Et nous nous demanderons toujours si nous faisons bien. Mais ici, elle lève un coin du voile. Nous avons appris à communiquer dans le cadre d'un respect mutuel.


Ne mettons pas en concurrence les visions de l’éducation, aidons-nous dans la recherche de ce qu’implique chaque éducation, en faisant preuve de respect pour chaque origine et vision de l’éducation. Et permettez-vous de faire des erreurs, d’être parfaits dans l’imperfection!