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Quatre raisons de ne pas ignorer ou punir les accès de colère d'un tout-petit

5/06/2022
Voix De Maman
Par Voix De Maman

Un accès de colère chez un tout-petit peut se gérer de deux façons populaires. Certains parents ignorent l’enfant comme s'il était en recherche d’attention et le récompense dans le cas d'un bon comportement. D’autres veulent imposer une certaine discipline et punissent, en mettant au coin par exemple. Mais ces stratégies sont-elles vraiment efficaces? Les psychologues pour enfant et les neuroscientifiques pensent que non.

Voici quatre raisons pour réagir autrement à un accès de colère:

1. Les tout-petits ne peuvent rien y faire

L’accès de colère chez l’enfant a une raison toute simple: son cerveau ne fonctionne pas comme celui d'un adulte. En raison du manque de maturité des connexions dans le cerveau, les tout-petits ne peuvent pas contrôler leurs émotions comme les adultes. Notre cerveau complexe nous permet de maîtriser nos impulsions, de nous comporter de manière socialement acceptable et de garder le contrôle de nos émotions avant de devenir violent ou de perdre le contrôle. Les tout-petits n’en sont pas physiquement capables.


Lors d'un accès de colère, un tout-petit n'est pas méchant ou manipulateur. Il est confronté à d’énormes émotions, de mauvaises compétences communicationnelles et de mauvaises aptitudes à réguler ses émotions. Pour nous, un accès de colère en raison de la couleur du gobelet ou de la forme de la tartine nous semble ridicule, mais pour un tout-petit, c'est aussi important que de payer notre prêt hypothécaire. Ce n’est pas parce que ce n’est pas important pour nous que cela ne l’est pas pour un tout-petit.

2. Les tout-petits ne savent pas se calmer

Voyez un tout-petit comme une casserole d’eau qui bout sans couvercle. Comme l’eau, ses émotions commencent à bouillonner... jusqu’à ce que cela déborde. Le tout-petit n’est pas en mesure de réduire le feu, et n’arrêtera que lorsque la casserole sera vide, totalement épuisé. Les adultes sont en mesure de réguler leur thermostat émotionnel, réduire le feu ou mettre un couvercle sur la casserole. Pas les tout-petits. Ils ont besoin de notre aide.


En d’autres termes, ils ont besoin de vous pour se calmer. Ils ont besoin de mots apaisants et de câlins, de patience et de soutien. En les mettant au coin ou sur une chaise, punis, vous les laissez déborder jusqu’à épuisement. Ils ne réfléchissent pas à ce qu'ils ont mal fait, ou comment ils peuvent mieux se comporter la prochaine fois. Ils n’ont tout simplement pas la capacité cérébrale de développer de telles pensées sophistiquées. Ils ne se calment pas volontairement, mais uniquement pour deux raisons: parce qu’ils sont épuisés et parce qu’ils apprennent que vous vous comportez comme si vous n’aviez plus envie de les voir jusqu’à ce qu’ils se calment. En les punissant ou en les ignorant, vous leur apprenez à masquer leurs émotions. Si nous encourageons les enfants à camoufler leurs sentiments, est-ce dès lors si étonnant que tant d’adultes aient du mal à s’ouvrir sur le plan émotionnel? 

3. Les tout-petits se sentent aussi mal que nous lors d'un accès de colère

Être le parent d'un enfant colérique, ce n’est pas facile. Vous avez parfois l’impression que votre enfant pique une colère rien que pour vous mettre en boule. Les tout-petits choisissent toujours le plus mauvais moment, juste quand vous êtes fatigué ou malade, ou dans un espace public. Vous avez honte, êtes fâché et impuissant. Mais vous devez savoir que votre enfant ressent la même chose. Un tout-petit ne prend aucun plaisir à être en colère. Imaginez-vous perdre tout contrôle, et que la personne que vous aimez le plus au monde, en laquelle vous avez le plus confiance, vous ignore, alors que vous en avez vraiment besoin. Aussi difficile que cela soit d’être parent d'un enfant colérique, il est encore plus difficile d’être cet enfant.

4. Les tout-petits sont souvent en colère quand ils ont le sentiment d’être lâchés

L'une des principales raisons d'un accès de colère, c'est lorsque le tout-petit ressent un manque d’engagement de son parent. Les causes les plus fréquentes sont l’arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur, maman qui retourne travailler ou le tout-petit qui rentre à l’école. Dans chacun de ces cas, le tout-petit se sent moins lié et donc très vulnérable, confus et angoissé.


Imaginez-vous que votre conjoint rentre un soir et vous dise "Voici ma nouvelle copine, elle vient habiter avec nous. Je l’aime beaucoup, et je t’aime toi toujours autant. Tu verras, toi aussi tu vas l’aimer".

 
Cela semble ridicule? C’est exactement ce qui se passe quand vous présentez un petit frère ou une petite sœur à votre tout-petit. Imaginez-vous l'insécurité et l’incertitude... Est-ce que la colère qui en découle n’est pas compréhensible? La meilleure façon de la gérer est de ne pas accroître ce manque de lien en ignorant ou en excluant votre enfant. Aidez-le plutôt à comprendre que vous l’aimez toujours, par vos actions et votre compréhension. Votre tout-petit a besoin de plus d’engagement de votre part, pas de moins.

 

Source: The Huffington Post