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Comment gérer les caprices alimentaires d'un tout-petit?

19/01/2018

Une maman est confrontée à un cas particulier: sa fille chérie mange tout ce que lui propose son accueillante, mais rien à la maison... Rien du tout. De ce fait, les moments partagés à table en famille tournent très vite au drame. L’Experte Barbara a heureusement quelques astuces à lui proposer...

Un tout-petit, ce n’est plus un bébé

Il y a quelques mois, vous avez franchi un cap : la prunelle de vos yeux a fêté son premier anniversaire. Un jalon dans l’histoire, et un grand pas en avant. Cet âge va de pair avec un autre grand changement: votre enfant n’est plus un bébé, mais un tout-petit. Un tout-petit, ce n’est plus un bébé. Un enfant d’un an, un tout-petit, peut déjà faire plein de choses. 

Votre tout-petit ne supporte pas la contradiction

Ce tout-petit parvient à se déplacer, en rampant, en glissant, debout en tenant la main de papa ou de maman... voire même seul. En étant debout ou en mouvement, il découvre de très nombreuses choses intéressantes selon une nouvelle perspective.

 

  • La maison regorge d’un nombre incalculable de portes, qui cachent bien des secrets.
  • Et autant de boîtes dont il est impossible de deviner le contenu.
  • Il peut y en avoir, pour un tout-petit, de chouettes choses dans une armoire... Pour ce tout-petit, c'est le paradis sur terre!

Ce tout-petit découvre tout d'un coup qu'il y a plein de choses à vivre et à faire, qu'un vaste monde, au-delà des bras de papa ou de maman, s’ouvre à lui. C’est donc avec avidité que votre tout-petit en pleine forme découvre ce nouveau monde. 

 

Au même moment, il réalise qu'il peut bouger, fonctionner et prendre des décisions de façon autonome. Fort de sa devise "Vive la liberté!", il explore et expérimente à tout va. Il veut littéralement tout essayer, tout goûter.

 

C’est aussi le moment où il découvre l’effet du "non". Non, je ne veux pas manger, dormir... non à tout ce qui m’empêche de satisfaire mon désir d’exploration. Votre tout-petit ne supporte pas la contradiction et les limites. Toute limite est accueillie par une opposition silencieuse ou une salve de cris, et votre tout-petit en fera souvent tout un drame, en tapant des pieds, se roulant par terre...  Il veut prendre le pouvoir et se dirige lentement vers le fameux 'terrible two'...

    Il/elle a le pouvoir

    Votre tout-petit a pour mission de tester et d’explorer les limites de son besoin d’exploration. Votre mission à vous, c’est de mener cela à bien, et d’encadrer votre tout-petit. Ces deux choses ne vont pas toujours très bien ensemble. En définissant systématiquement des limites, vous apprenez à votre tout-petit ce qu'il peut et ne peut pas faire. Vous êtes un peu comme la mémoire externe de votre enfant. Et vous devez tenir bon.

     

    Il y a toutefois trois domaines dans lesquels vous êtes bien dépourvu, où vous ne pouvez pas gagner le combat:

     

    • Votre tout-petit peut décider de dormir, ou pas. 
    • Votre tout-petit peut décider de manger, ou pas.
    • Votre tout-petit peut décider d’aller sur le pot, ou pas. 

    Il découvre vos faiblesses

    Votre tout-petit, qui a découvert qu'il peut prendre des décisions, se dit qu'il doit tester l’effet de la rébellion dans l'un de ces trois domaines.


    Il découvre que vous devenez nerveux lorsqu'il ne veut pas manger ou dormir. Pour la première fois, ce petit être peut décider de déposer quelque chose, ou pas, dans ce petit pot, alors que vous êtes là, tendu à l’extrême, à l’encourager et à l’applaudir. Votre tout-petit, qui est bien évidemment le plus futé qui soit, constate que vos ressources pour les repas sont pratiquement épuisées, et que vous ne savez plus quoi faire. C’est là que votre tout-petit trouve une ouverture! Il existe donc des domaines pour lesquels, aux yeux de votre enfant, il n'y a pas de limites...

    9 conseils pour les repas

    1. Dès que le repas arrive, la tension monte chez vous, dans votre famille. Abandonnez l’idée que votre enfant doit manger. Ne percevez pas cette donnée comme un combat avec des gagnants et des perdants.
    2. Essayez donc de savoir ce qu’il en est chez votre accueillante. Votre tout-petit y mange-t-il seul ou avec d’autres enfants? Mange-t-il de manière autonome, ou est-il nourri par l’accueillante? Et que fait l’accueillante pendant ce temps? Il est fort possible qu’il y ait plusieurs enfants, que l’accueillante ait beaucoup à faire et que donc, il n’y ait pas vraiment de podium pour confronter les limites. 
    3. Accordez suffisamment d’autonomie à votre enfant. Laissez votre enfant manger seul, avec sa propre cuillère. 
    4. Lorsque la situation se présente à nouveau, essayez d'ignorer votre enfant qui ne veut pas manger. Et montrez-lui à quel point vous, vous profitez de votre repas. Essayez également de garder le contrôle de vos expressions faciales et de votre attitude.
    5. Après 20 minutes, enlevez l’assiette ou la tartine de façon neutre. 
    6. Ne commencez pas à discuter avec votre enfant ou entre vous. Parlez entre vous de choses qui n'ont rien à voir avec le repas. Évoquez vos divergences d’opinions à ce sujet lorsque votre enfant n’est pas là.
    7. Continuez à donner des en-cas, mais ne compensez pas le manque. En d’autres termes, ne donnez pas un en-cas plus copieux (deux morceaux de fruits à la place d’un) que d'habitude.
    8. Si votre enfant a bien mangé, faites-lui part de votre grande satisfaction. Bien manger, ce n’est pas nécessairement vider son assiette. Il peut aussi arriver que votre enfant ne fasse pas tout un foin, et mange la moitié de son assiette. Confirmez cela autant que possible.
    9. Confirmez chaque point positif constaté. Ce qui est récompensé sera répété. La valorisation et l’appréciation sont la plus belle récompense pour votre enfant.