Les signaux précoces des troubles du spectre autistique: comment savoir si mon enfant est autiste?

Un bon examen multidisciplinaire permet de poser un diagnostic fiable de TSA à partir de l’âge de deux ans environ. Dans la pratique, ce diagnostic se pose davantage dans la petite enfance, mais aussi parfois bien plus tard.

Un diagnostic dès le plus jeune âge peut s’avérer important pour une prise en charge précoce de l’enfant. Certaines formes d’assistance ne sont en outre accessibles qu’au personnes pour lesquelles un diagnostic a été établi. Cela peut également aider les parents à mieux comprendre leur enfant et à trouver les bonnes informations qui les aideront dans l’éducation de leur enfant et la communication à l’environnement. Cela permet aussi, parfois, de balayer les doutes et l’éventuelle culpabilité des parents.

Toutefois, bien qu’un diagnostic précoce soit important, il s’agit d'une procédure de longue haleine. L’obtention d’une aide est parfois difficile, les listes d’attente sont longues et les signaux précoces de l’autisme ne sont pas toujours reconnus. Une suspicion découle souvent d'une préoccupation des parents ou des personnes qui s’occupent de l’enfant. Certains signaux peuvent toutefois être présents très tôt. Mais n’allez pas penser directement à l’autisme si votre enfant présente l’un de ces signaux!

1. L’un de ces signaux précoces est l’établissement du contact visuel. Si vous ne parvenez pas établir de contact visuel, ou un contact visuel très volatil avec votre enfant, cela peut indiquer un TSA. Le contact visuel peut également paraître fixe ou pénétrant. Les bébés et les tout-petits qui ont du mal à établir un contact visuel n’éprouvent généralement aucun plaisir lors des petits jeux sociaux tels que 'coucou-beuh'. Ce contact visuel limité s’exprime également par des difficultés à rire, produire des sons ou imiter les expressions du visage.
2. La difficulté d’imitation est un deuxième signal précoce de TSA. L’imitation des expressions du visage commence dans les semaines qui suivent la naissance. L’imitation des mouvements et d’autres manipulations (avec ou sans objets) vient plus tard. L'imitation est très importante dans le développement socio-communicatif de l’enfant. Vers l’âge de 12 mois, la plupart des enfants le font spontanément, tandis que les enfants TSA éprouvent souvent des difficultés. 
3. Un troisième signal important concerne la réaction absente ou limitée de l’enfant à la parole ou au bruit. Les parents signalent souvent que leur enfant semble sourd, et ne réagit pas aux bruits francs. Toutefois, certains enfants autistes peuvent être hypersensibles à certains sons, comme un mixer, un aspirateur, de la musique... L’absence de réaction au prénom est souvent évoquée. Les jeunes enfants TSA semblent parfois ne pas réagir à la parole ou aux interpellations, mais bien à d’autres sons.
4. Le quatrième signal concerne le fait que les enfants TSA vont moins souvent montrer ou venir montrer des choses. En d’autres termes, ils partagent moins leur intérêt pour le monde qui les entoure avec d’autres.
5. Enfin, il y a plusieurs caractéristiques générales qui peuvent ressortir chez les enfants TSA. Ils jouent moins souvent que les autres enfants de leur âge. Le jeu se limite par exemple à aller chercher et ranger un jouet, ou à faire toujours le même jeu. Certains enfants affichent une façon très spécifique de jouer, comme le fait d’aligner ou de trier leurs jouets, mais ce n’est pas toujours le cas. Les enfants TSA sont souvent moins intéressés par les autres enfants de leur âge, ou abordent les personnes davantage comme un objet que comme une personne. Les problèmes linguistiques, d’alimentation et moteurs sont également plus fréquents chez les enfants TSA. Certains présentent des mouvements moteurs spécifiques, comme le fait de marcher sur la pointe des pieds.

Il va sans dire que les troubles du spectre autistiques ne peuvent être établis sur la base d’une courte liste de caractéristiques. Un examen de diagnostic étendu est crucial, et comporte plusieurs rendez-vous, au cours desquels les parents doivent expliquer le fonctionnement de leur enfant. Une observation de l’enfant (à la maison, à l’école, à la crèche ou dans un espace de test) est souvent prévue, et l’avis des enseignants et des autres personnes qui se chargent de l’enfant est demandé. Un examen médical fait en outre souvent partie du processus de diagnostic. Il faut ajouter à cela un examen du développement ou de l’intelligence, ainsi qu'une évaluation du langage et de la motricité.

Si vous êtes parent et si vous avez des préoccupations de cet ordre pour votre enfant, le mieux est de contacter un service spécialisé, comme un centre de référence de l’autisme, un centre des troubles du développement, un centre de revalidation ou une équipe multidisciplinaire.

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