Début septembre, ma fille a changé du tout au tout. Une élocution difficile, un mauvais sommeil... Cela ne cadrait pas. L’un était-il en relation avec l’autre? Quelle était la raison de son caractère irritable? Quel était le problème? Je devais savoir.
Et pourtant, il aura fallu du temps avant que nous osions franchir cette étape. J’ai longtemps douté, en me disant que je me faisais une image trop parfaite de mon enfant. De ce que je voulais qu’il soit.
Lorsque j’ai tout expliqué au pédiatre, j’ai entendu la chose qui m’a fait le plus de bien depuis fort longtemps: "Si votre instinct de maman vous dit que quelque chose ne va pas, écoutez-le". Il ne me fallait guère plus.
Le langage
Ma fille présente effectivement un trouble grave du langage. Je ne voulais pas l’entendre, et pourtant ce n’était pas une surprise.
Je n’avais aucune envie d’aller chez une logopède deux fois par semaine, pour ensuite essayer une méthode alternative vu son jeune âge. D’autant plus que nous devons déjà y aller une fois par semaine pour sa soeur. Avec une telle implication, vous espérez que cela porte vraiment ses fruits...
L’examen du sommeil
Nous avons également fait faire un examen du sommeil. Un enfant de 4 ans doit faire ses nuits, non? C’est là que la spécialiste m’a soulevé plusieurs points, résultats en main. Qui détermine qu’un enfant de 4 ans doit faire ses nuits? Elle m’a demandé si je dormais bien du soir au matin. Comment je gérais les angoisses et les préoccupations de ma fille?
Vous allez peut-être tomber des nues, et je n’en avais moi-même pas vraiment conscience, mais un enfant est aussi un être humain. Si. Il participe à des événements, peut-être évidents, il doit traiter les émotions et il apprend chaque jour à découvrir de nouvelles choses. Assimiler et traiter tout cela avant d’aller dormir, ce n’est pas rien.
Une autre perspective
Cet entretien m’a inspirée, et mis les choses dans une autre perspective. Par la suite, ma fille a fait cinq bonnes nuits successives.
J’aurais pu considérer cela comme une victoire mais, pour moi, c’était surtout une satisfaction émotionnelle, parce que je la comprends mieux maintenant, et parce que je gère mieux mes interventions nocturnes.
De petites étapes très importantes
Est-ce que ma fille parle mieux aujourd'hui? C’est avec fierté que je vais vous répondre "Oui!" Chaque semaine voit son lot de petites étapes très importantes, dont nous sommes super fiers: "Ouhla, voilà, elle dit ce mot parfaitement, maintenant!". C’est peut-être évident pour de nombreux parents, mais pour nous, ce sont autant de jalons.
Je ne l’admets pas volontiers, mais cela n’a pas été facile d’en arriver là. Par contre, quand quelqu’un m’a dit ce week-end que ma fille parlait vraiment mieux et semblait plus ouverte, je vous avoue que je n’ai pas su cacher ma fierté. Donc oui, cela valait la peine de persévérer.