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Ce que chaque parent doit savoir sur les cauchemars

4/01/2022

Votre enfant qui hurle en pleine nuit, et ne se souvient plus de rien le lendemain matin... Cela vous parle? À moins que votre enfant ne soit angoissé et confus au petit-déjeuner, parce qu’un vilain rêve ne veut pas le lâcher?

Il est évident que notre cerveau reste particulièrement actif la nuit, et nous savons depuis longtemps que nous traitons les émotions et les événements de la journée durant notre sommeil.


Plus encore que chez les adultes, ce 'traitement' est davantage marqué chez les enfants, et cela peut générer des rêves. Certains enfants semblent ne jamais rêver, tandis que d’autres revivent chaque nuit tous les douloureux détails de la journée.

Les rêves sont importants

Les jeunes enfants ne disposent pas toujours des capacités d’expression nécessaires pour partager, nommer et donc comprendre ce qu'ils vivent. Ce qui se passe en journée n’a pas non plus toujours une signification. Parfois, ils sont submergés de chagrin ou d’angoisse, mais n’ont pas les mots pour nous dire ce qui se passe et exprimer clairement ce qu’ils ressentent. C’est à la fois très important et ennuyeux. À défaut de 'traitement mental', ces expériences négatives peuvent inconsciemment tourner dans la tête (ou le corps) de votre enfant. C’est donc une bonne chose que ces petits et grands tracas soient digérés par leurs rêves pendant la nuit. De la sorte, il y a tout de même un traitement possible. Il s’agit d'un processus important, et parfaitement normal: ce que nous ne pouvons pas (encore) verbaliser, nous le traitons d'une autre manière, par exemple pendant notre sommeil. Lors de périodes de stress, comme dans le cas d'un déménagement, de la perte d'un être cher, d'un divorce, des cauchemars peuvent survenir. Les rêves sont importants!

Les vilains rêves aussi?

Lorsque le contenu des rêves est angoissant, il est question de cauchemar. De nombreux enfants sont alors totalement désemparés: certains lorsqu'ils se réveillent la nuit, d’autre le matin quand ils s’en souviennent.


Apaisez votre enfant: il n'y a en fait rien d’effrayant. Les rêves sont une tromperie, vous le savez bien. Notre cerveau met toutes sortes d’événements, de lieux, de personnes, d’émotions et d’actions dans une sorte de blender, et il mixe le tout pendant votre sommeil. C’est ce qui donne ces étranges histoires sans queue ni tête. Expliquez à votre enfant comment fonctionnent les rêves, et aussi le fait que bien qu’ils soient angoissants, ils sont totalement inoffensifs. Et soulignez le fait que les rêves ne sont pas vrais.

 

Veillez également à rester calme. Dites juste à votre enfant qu'il a fait un mauvais rêve, consolez-le et aidez-le à se rendormir rapidement. Ce moment doit être court, et la lumière dans sa chambre doit rester tamisée.


Parfois, un enfant ne réalise son rêve que le matin, et prend peur à ce moment-là. Lorsque cela se produit souvent, il arrive que l’enfant ne veuille plus aller se coucher le soir. Il a en effet peur que cela recommence. Apaisez-le, et dites-lui que la plupart des rêves sont rigolos et agréables. Donnez des exemples de vos propres rêves, et illustrez les choses les plus folles survenues dans vos rêves. Vous pouvez aussi imaginer ensemble une nouvelle fin à ce cauchemar, bien plus joyeuse évidemment. Un rituel du coucher calme et structuré permet à votre enfant d’aller se coucher détendu. Papotez de temps à autre avec votre enfant de sa journée, et cherchez ensemble les mots à mettre sur les pensées et les émotions, cela aide aussi. Les choses sur lesquelles on peut mettre des mots et qui peuvent être de la sorte mentalisées ne doivent plus trouver d’échappatoire la nuit.

 

Ne recherchez pas non plus une signification plus profonde ou psychologique à ces cauchemars. Même les scientifiques spécialisés en la matière n’expliquent pas tout... Ce n’est pas le contenu mais la fonction des rêves ou des cauchemars qui est importante. Et en général, les cauchemars s’atténuent en grandissant.

Les terreurs nocturnes, c’est quoi?

Votre enfant se réveille d'un coup, en criant et en sueur? Vous le retrouvez droit comme un i, les yeux grands ouverts dans son lit? Et quoi que vous fassiez, vous n’arrivez pas à le réveiller vraiment? Ce phénomène est appelé 'pavor nocturnus' ou terreurs nocturnes.

 

C’est très différent d'un cauchemar. Le matin, ces enfants n’ont aucun souvenir de s’être autant démenés la nuit. C'est donc plus angoissant pour les parents que pour l’enfant, en fait. Les terreurs nocturnes sont fréquentes chez les enfants de 3 à 10 et disparaissent d’elles-mêmes. Elles s’expriment généralement au cours de la première partie de la nuit, et découlent d'une activité cérébrale complexe.


Essayez de contenir votre désarroi et laissez tout simplement votre enfant tranquille. Résistez à l’envie de le réveiller vraiment, et évitez surtout de le prendre dans votre lit. Consolez-vous avec l’idée qu’il n’a conscience de rien.


Bonne nuit!