Elsa bébé

De la salle d'accouchement aux soins intensifs

28/09/2022

Quand on imagine sa première journée de maman, on ne pense pas la passer seule... sans son bébé... aux soins intensifs. Tout avait pourtant bien commencé : un accouchement rapide et peu douloureux (merci la péridurale !)... jusqu'à ce que je fasse une hémorragie de la délivrance.

Après avoir passé presque toute ma grossesse allongée, ma fille était finalement toujours bien au chaud dans mon ventre à 8 mois et demi de grossesse. Cette fameuse petite étincelle pouvant se déclencher à tout moment n’était visiblement pas aussi sensible que les médecins ne le pensaient.

Pourtant, maintenant que mon bébé avait passé tout le temps nécessaire dans son cocon, j’étais plutôt impatiente qu’il arrive dans mes bras… même si la période entre les deux générait chez moi un peu d’appréhension.

Mais madame, vous êtes en train d’accoucher !

Nous nous sommes rendus avec mon mari au dernier rendez-vous de suivi avec la gynécologue à la clinique et, lorsqu’elle m’a examinée, elle s’est exclamée ‘Mais madame, vous êtes en train d’accoucher ! Je sens presque la tête du bébé !’ Personnellement, je n’y croyais pas trop : si on accouchait sans s’en rendre compte, ça se saurait…

Mais en même temps, j’avais quand même cette peur de ne pas arriver à temps à l’hôpital vu les circonstances de ma grossesse… et les antécédents familiaux. Ma maman a, en effet, accouché de mon frère chez notre médecin traitant car elle n’a pas eu le temps d’aller plus loin. D’accord, c’était un deuxième enfant mais je n’avais pas trop envie de tenter le diable non plus.

Avec ma gynéco, nous avons donc décidé que je rentrais à la maison chercher ma valise de maternité et que l’on revenait, mon mari et moi, passer la nuit à la clinique. Si rien ne se passait durant la nuit, on donnerait un petit coup de boost pour accélérer les choses le lendemain.

Compter les moutons en attendant bébé

J’ai passé toute la nuit les yeux grands ouverts à observer le plafond et à écouter chéri ronfler dans le fauteuil d’à côté. À cause de douloureuses contractions ? Non, non (il me semblait bien que je n’étais pas en train d’accoucher) mais simplement à cause du mélange d’excitation et de stress.

Plus je me disais qu’il fallait dormir pour tenir le coup pour l’accouchement et, bien sûr, moins j’y arrivais. Le matin, la sage-femme, pas très sympa, a laissé sa place à une collègue beaucoup plus cool (j’avais bien fait d’attendre !) et nous sommes partis en salle d’accouchement où elle m’a administré un peu d’ocytocine et mise sous monitoring. Au début, on rigolait avec mon mari en voyant les pics des contractions sur l’écran… que je ne sentais absolument pas mais, au bout d’une heure, tout à coup, il a compris que ce n’était plus le moment de rigoler.

Courageuse mais pas téméraire, j’ai bipé l’anesthésiste pour avoir la péridurale et, finalement, mon accouchement n’a été douloureux que le temps de 2,3 contractions. Rapidement après (il fallait bien que cette menace d’accouchement prématuré finisse par devenir un avantage à un moment donné), Elsa est arrivée en quelques poussées (et une déchirure au passage). Un très joli cadeau pour ma fête car oui, oui, nous étions justement le 9 juillet, jour de la Sainte Amandine !

Oh oh, je n’aime pas trop ça

J’avais Elsa dans les bras et elle me regardait avec ses grands yeux. Quel sentiment étrange que de découvrir ce petit être. On était bien tous les 3 dans notre petite bulle. On a envoyé le SMS à la famille pour annoncer la naissance puis la sage-femme est revenue voir dans la salle et elle a dit ‘Oh oh, je n’aime pas trop ça’. Des mots qui résonnent encore dans ma tête aujourd’hui.

Elle est partie chercher la gynécologue et, à leur retour, tout s’est accéléré. Deux autres infirmières sont entrées et j’ai commencé à me sentir comme dans du coton, j’avais la tête qui tourne et puis j’ai eu froid, je claquais des dents. J’ai compris que je faisais une hémorragie de la délivrance. La gynécologue a fait une révision utérine (j’étais bien contente d’avoir encore les effets de la péridurale !) mais, malgré tout, je continuais de saigner alors la gynécologue a commencé à appuyer de toutes ses forces sur mon ventre pour stopper les saignements. Ça a duré assez longtemps, je me rappelle que les infirmières lui proposaient de la remplacer car c’était un médecin qui avait déjà un certain âge.

Entre-temps, les infirmières m’avait recouverte d’une couverture chauffante et mise sous masque à oxygène. Je me sentais mieux mais toujours dans le gaz. Finalement, les saignements se sont arrêtés et il a été décidé de me transfuser (3 poches de sang quand même) pour m’aider à récupérer et de me garder pendant 24 h aux soins intensifs par précaution.

Voilà comment j’ai passé ma première journée de maman couchée dans un lit aux soins intensifs. Hormis une brève visite de mon mari et ma fille (normalement, c’était interdit), je suis restée toute seule devant la télé (ça faisait longtemps !). C’était très bizarre de recevoir tous les messages de félicitations suite au SMS envoyé le matin dans ces conditions.

Big stress pour le papa

Sur le moment, bien sûr, je ne m’en suis pas rendu compte mais cet épisode a été très dur à vivre pour mon mari. Étant focalisé sur moi, le personnel l’a mis dehors de la salle avec notre fille sans lui expliquer vraiment ce qu’il se passait et il a attendu plus d’une heure dans le couloir mort d’inquiétude. À un moment, il a entendu qu’on commandait du sang pour moi mais l’infirmière a ensuite fermé la porte sans qu’il puisse entendre la suite.

Heureusement, le lendemain matin, j’avais suffisamment récupéré pour retourner dans ma chambre avec mes deux amours. Tous les deux avaient passé une bonne première nuit… Mon mari avait programmé son réveil pour le biberon de la nuit mais ni l’un ni l’autre ne l’avait entendu. Résultat, c’est l’infirmière qui avait fini par frapper à la porte, prévenue par la maman de la chambre d’à côté qui avait le sommeil plus léger !

Grâce à la transfusion, je me suis vite remise et nous avons pu rentrer à la maison le troisième jour, comme pour un accouchement classique. C’était parti pour la vie à 3 !

Mon parcours de maman (et ses multiples rebondissements)

PMA, MAP, IOP, FIV, GEU, … Quand j’ai arrêté la pilule, je ne pensais pas devenir une spécialiste des abréviations autour de la grossesse et de l’infertilité. Retrouvez toutes les étapes de mon parcours de maman : 
- 1/ Ma grossesse à l'horizontale
- 2/ De la salle d'accouchement aux soins intensifs
- 3/ Le bébé qui s'était trompé d'adresse
- 4/ Direction la PMA pour la vieille avant l'heure
- 5/ Maman d'un seul enfant mais maman quand même