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J’ai découvert que je souffrais d’endométriose

14/08/2021
Voix De Maman
Par Voix De Maman

Il y a deux ans, mon compagnon - qui est depuis lors mon mari - et moi avons décidé de faire un enfant. Nous étions depuis 5 ans ensemble, et notre désir d’enfant n’était un secret pour personne. Aussitôt dit, aussitôt fait. J’ai pris rendez-vous chez mon gynécologue pour me faire enlever mon stérilet. Il m’a expliqué que je pouvais tomber enceinte tout de suite, et que je n’avais aucun problème.

Et pourtant, nous avons rapidement découvert que quelque chose ne tournait pas rond. Mes règles avaient été douloureuses pendant de nombreuses années, mais le stérilet avait remédié à ce souci. Une fois enlevé, les douleurs sont revenues de plus belle. Selon mon gynécologue, c’était normal. Mon corps devait se réhabituer. Chaque mois, lorsque mes règles arrivaient, la déception de ne pas être enceinte était énorme.


Et début décembre, tout a basculé. J’ai ressenti des douleurs intenses sur le côté droit, et étant infirmière, je savais que cette douleur n’était pas normale. Nous sommes allés chez le médecin, qui nous a dit d’aller directement aux urgences. Là, après plusieurs examens, impossible de trouver la cause de ces douleurs. Mais les douleurs étaient telles et comme je travaillais dans cet hôpital, j’ai en fin de compte été hospitalisée. Ce n’est d’ailleurs pas très agréable d’arriver dans un service où vous connaissez presque tous les collègues...


Après d’autres examens, le chirurgien qui m’avait hospitalisée a décidé de faire une laparoscopie, afin de trouver l'origine de ces douleurs. À mon réveil, le chirurgien est venu me parler. Il m’a dit que pendant l’intervention, il avait fait venir un collègue gynécologue pour l’aider dans son diagnostic. Il avait en effet vu des tissus "suspects" et voulait être sûr.


Son collègue a confirmé qu'il s’agissait bien d’endométriose. Il y avait des taches sur mon appendice, ce qui renvoie à une inflammation chronique. Ils l’avaient enlevé, mais pas le reste.


Ce fut un véritable coup de tonnerre dans mon ciel bleu. Était-ce la raison de toutes mes douleurs? Et est-ce que je pourrais avoir un enfant?


Après m’être renseignée, il s’est avéré que mon gynécologue aurait dû le voir. J’ai donc changé de gyné, et j’ai choisi quelqu'un de l’hôpital. Il a lui aussi confirmé le diagnostic, mais il m’a aussi apaisée, en me disait qu’il y avait quelque chose à faire. Il m’a pris un rendez-vous assez vite au LIFEcenter à Louvain.  


Le médecin de ce centre a été très chouette, et nous a donné les informations que nous attendions depuis si longtemps. Et elle a évoqué toutes les options possibles. Nous avons finalement décidé d’enlever l’endométriose par voie chirurgicale, étant donné que j’avais déjà fait deux fausses couches. J’ai donc été opérée en juillet 2019, et l’endométriose a été enlevée. Il y en avait sur mon ovaire droit, derrière l’utérus, contre mon intestin et juste devant le col de l'utérus. Certains nodules faisaient 1,5 cm. Cela peut paraître petit, mais à cet endroit-là, ce n’est pas rien.  


Après l’opération, je pouvais enfin respirer, soulagée. Je devais encore faire attention, mais lors de la visite suivante, nous avons reçu le feu vert: je pouvais à nouveau essayer de tomber enceinte. 


Le médecin nous a conseillé de revenir 5 mois plus tard si je n’étais toujours pas enceinte, pour envisager une FIV. Et si je tombais enceinte, ce qu’elle espérait, je devais immédiatement reprendre rendez-vous pour voir s'il ne fallait pas me donner des hormones.


Ma tête débordait d'informations. Nous sommes partis quelques jours à Londres pour nous détendre avant le mariage. 


Nous nous sommes mariés le 24 août 2019. Avec toute l’organisation et le stress que cela impliquait, je ne m’étais pas rendu compte que je n’avais pas encore eu mes règles. Quelques jours plus tard, mon mari m’a dit que je me comportais différemment. Certaines choses que j’adorais manger ne me plaisaient plus. C’était un samedi, avant que je parte travailler. J’ai fait un test de grossesse... Et il était positif. Nous avons pleuré tous les deux pendant une heure, de bonheur. Nous avions réussi! 


Le lundi, je suis allée chez le médecin pour être sûre, et une heure plus tard, j’avais la confirmation du résultat de la prise de sang. Nous avons immédiatement repris un rendez-vous au LIFEcenter à Louvain. J’y ai eu ma première échographie, et là tout est devenu réel. Un petit être était en train de grandir dans mon ventre. Le médecin du centre en a informé mon gynécologue. 


J’en suis aujourd'hui à 36 semaines, et je commence à décompter l’arrivée de notre fille.


Je sais que l’endométriose peut revenir lors d'une prochaine grossesse, mais aujourd'hui, nous savons ce qu'il en est. Je suis incroyablement reconnaissante envers les médecins qui nous ont aidés. 


Je sais qu'il y a beaucoup de femmes dans le même cas, et j’espère que mon histoire leur donnera de l’espoir. On sait encore tellement peu de choses sur l’endométriose, et certains ne savent même pas encore que ça existe...

Esther