test grossesse

Le bébé qui s'était trompé d'adresse

4/10/2022

Quand on a un désir d'enfant, l'attente - même raisonnable - paraît longue et l'on se projette dès que le test devient positif. Quand j'ai vu la 2e barre rose, même si elle était pâle, j'ai imaginé mon deuxième bébé. Il ou elle naîtrait au mois d'avril pour le retour des beaux jours... Ou pas... Après plusieurs semaines de montagnes russes où on m'a parlé de fausse couche avant un regain d'espoir, j'ai appris qu'il s'agissait d'une grossesse extra-utérine. Ce bébé s'était installé au mauvais endroit et il ne pouvait pas y rester.

Après l'accouchement mouvementé de ma fille, le retour à la maison et les premiers mois se sont passés facilement. Requinquée par mon sang tout neuf et par le soutien de mon mari (qui a pu prendre 1 mois de congé – vive les bébés d’été !) et de ma famille, tout s’est passé simplement, intuitivement. L’allaitement mixte, qui permettait une alternance entre nous deux la nuit, a aidé aussi je pense. Tout ça pour dire que, très rapidement, j’ai commencé à regarder les gros ventres et les poussettes avec envie, sous le regard étonné de mon mari qui, lui n’avait pas du tout oublié le parcours difficile de cette première grossesse.

Un deuxième bébé viiite svp

Quand Elsa a eu 18 mois, l’envie du petit deuxième s’est accentuée, j’étais impatiente, dans les starting blocks, je sentais comme une pression, un tic-tac dans ma tête. Mon mari ne ressentait pas du tout cette urgence. Je venais de devenir indépendante et son côté pragmatique trouvait qu’il fallait d’abord installer ce nouveau statut professionnel et qu’on verrait après. J’ai donc rongé mon frein et, lorsqu’Elsa a eu deux ans et demi, on était d’accord et j’ai arrêté la pilule.

Au vu de ma première expérience, je m’attendais à une grossesse compliquée mais à tomber enceinte rapidement. Après ce qui m’a semblé une éternité, soit 6 mois (ce qui avec le recul reste tout à fait correct), une 2e barre rose est enfin apparue sur mon test. C’était un vrai soulagement. Et je me suis dit que je m’étais mis beaucoup la pression pour rien. Pendant deux, trois jours juste avant et après mon test, j’ai eu très mal au ventre mais j’ai pensé que c’était le bébé qui s’accrochait. J’avais justement mon rendez-vous annuel chez ma gynécologue la semaine suivante donc ça tombait bien ! Je lui ai annoncé la bonne nouvelle et elle m’a fait une échographie.

Fausse couche… ou pas

Au bout d’un moment, elle m’a dit qu’elle ne voyait rien, ce qui était bizarre par rapport à la date estimée de la grossesse. Peut-être une ovulation tardive… Elle m’a prescrit une prise de sang pour y voir plus clair. Le résultat n’était pas bon. Probablement une fausse-couche à venir dans les jours suivants m’a-t-elle dit. J’avais une autre prise de sang à faire pour suivre l’évolution. Contrairement aux attentes, le taux était remonté. Mon espoir aussi ! Les prises de sang se sont enchaînées, le taux continuait d’augmenter mais n’était pas dans les normes. Une nouvelle échographie a été prévue à la date où il était impossible de ne pas voir un sac gestationnel dans le cadre d’une grossesse normale. Or mon utérus était désespérément vide.

Un diagnostic de grossesse extra-utérine a été posé, la nidation avait commencé dans la trompe gauche, sur sa partie extérieure. La fin de trois semaines avec un moral en montagnes russes. Game over, le verdict était tombé et il était mauvais. Et voilà comment j’ai ajouté nouvelle abréviation à mon vocabulaire, la GEU ! J’avais justement lu quelque temps avant un article sur le sujet et j’avais retenu comme signes : une douleur intense et de fortes pertes de sang. De mon côté, je n’avais pas mal du tout depuis les 2,3 premiers jours et j’avais juste observé quelques petites traces marron un jour ou deux.

Une longue attente

On m’a prescrit du méthotrexate (un médicament aussi utilisé pour les cancers, ce qui n’est pas très rassurant) afin de stopper cette grossesse. La gynécologue m’avait prévenue, le taux de BHCG peut d’abord augmenter avant de (normalement) diminuer. Un suivi de près était nécessaire avec prise de sang tous les 3 jours afin de contrôler l’évolution du taux. Le mien s’est d’abord emballé avant de tout doucement diminuer. Je dis tout doucement car on m’avait annoncé un mois environ pour un retour à zéro mais, dans mon cas, ça a pris deux mois et demi ! Deux mois et demi où j’ai enchaîné les prises de sang (heureusement de plus en plus espacées au fil du temps). Deux mois et demi où je n’étais plus vraiment enceinte mais pas vraiment ‘pas enceinte’ non plus. Deux mois et demi où il était impossible de tourner la page de cet épisode difficile. En fin de compte, le temps du diagnostic et du traitement, j’ai vécu l’équivalent d’un premier trimestre… Mais, au final, j'ai eu de la chance car j'ai été diagnostiquée à temps, j'ai évité l'hémorragie interne et j'ai pu conserver mes deux trompes.

Une fois que j’ai eu mon retour de couche, on a patienté un mois comme recommandé par la gynécologue puis on s’est senti prêts à retenter l’aventure. Après tout, c’était un accident de parcours, il n’y avait pas de raison que ça se passe mal la prochaine fois…

Mon parcours de maman (et ses multiples rebondissements)


PMA, MAP, IOP, FIV, GEU, … Quand j’ai arrêté la pilule, je ne pensais pas devenir une spécialiste des abréviations autour de la grossesse et de l’infertilité. Retrouvez les différentes étapes de mon parcours de maman : 

-	1/ Ma grossesse à l’horizontale
-	2/ De la salle d’accouchement aux soins intensifs
- 3/ Le bébé qui s’était trompé d’adresse
-	4/ Direction la PMA pour la vieille avant l’heure
- 5/ Maman d'un seul enfant mais maman quand même