Moi qui suis habituellement du genre stressée de la vie, j’ai vécu les quelques mois autour de mon mariage de manière très zen. Assez étonnant quand on sait tout ce qu’il faut penser pour un mariage mais c’était fort agréable et, je ne sais pas si c’est grâce à ça ou à l’air romantique de l’île Maurice mais je suis tombée enceinte dès mon retour de voyage de Noce, un mois après l’arrêt de la pilule.
Honnêtement, je n’y croyais pas du tout quand j’ai vu que j’avais du retard. Pour moi, c’était sûrement mon cycle qui retrouvait ses marques après des années sous pilule… Mais non, quand je me suis décidée à faire un test au bout d’une semaine, il a viré positif instantanément. Des débuts idylliques qui n’ont pas duré…
Pas de fausse-couche svp
Je devais faire un déplacement pour le boulot donc je suis partie avec mon nouveau secret et ce n’est qu’au retour que j’ai fait une prise de sang de confirmation. En même temps que le résultat positif, j’ai commencé à avoir des pertes de sang.
Est-ce que j’avais forcé en portant ma valise ? Trop couru, trop stressé pendant le séjour ? On est parti aux urgences et je me rappelle que l’interne a essayé de me détendre en me disant qu’elle avait les mêmes chaussettes que moi avant de nous confirmer que j’étais bien enceinte… mais qu’il y avait un ‘défaut d’accolement’ et que l’avenir dirait si ce bébé allait tenir ou pas.
J’ai ensuite appris que ce souci est quelque chose de relativement courant en début de grossesse car l’utérus est triangulaire et la poche avec l’embryon est ronde. Selon la façon dont l’embryon s’accroche, il peut donc y avoir un espace vide plus ou moins important avant qu’il ne grossisse et prenne mieux sa place. C’est cet espace qui peut être amené à saigner.
Je suis donc rentrée à la maison avec la recommandation de rester tranquille jusqu’au prochain rendez-vous de contrôle. J’étais enrhumée et j’essayais de ne pas trop tousser pour limiter les pertes de sang qui ont malgré tout continué quelque temps, mais toujours en faible quantité.
Lors de l’écho suivante, nous avons entendu le cœur – waouh quel étrange sentiment ! – et, surtout, l’équipe médicale nous a rassurés sur le fait que tout était rentré dans l’ordre.
Repos forcé à la maison et à l’hôpital…
Pendant environ deux mois, j’ai profité d’un début de grossesse plutôt cool, hormis la fatigue et une légère sensibilité à certaines odeurs. Pas de nausée, pas de vomissements. J’étais soulagée.
L’échographie du deuxième trimestre est arrivée et a sonné la fin de la récré ! Le gynéco m’a annoncé que mon col était déjà très raccourci et pas très tonique car mon bébé était positionné très bas et appuyait dessus. Retour à la case ‘repos’ mais cette fois de manière stricte. Je devais rester allongée toute la journée, j’avais uniquement l’autorisation de me lever pour aller aux toilettes, me laver et manger (rapidement), et me rendre aux rendez-vous médicaux.
Heureusement que je suis du genre plutôt calme et que je peux déjà passer beaucoup de temps à lire et à regarder la télé et des séries. Mais les journées étaient quand même loooongues. Après une partie de cache-cache qui a duré plusieurs échos, on a appris qu’on attendait une petite fille. J’étais trop contente et ça a égayé cette période ‘plante verte’ qui a duré du quatrième mois jusqu’au rendez-vous du sixième mois.
Ayant appliqué les consignes à la lettre, j’étais persuadée que j’allais pouvoir rebouger doucement… mais la gynéco a pris un air soucieux et a déclaré qu’elle m’hospitalisait. Malgré le repos, le col s’était encore raccourci et il y avait désormais une petite ouverture. Mon mari a été chargé de rentrer faire ma valise et la gynéco a demandé aux infirmières de venir me faire la piqûre qui permet d’accélérer le développement des poumons au cas où j’accoucherais dans les jours à venir. Pas rassurant du tout !
En un instant, on a basculé dans une menace d’accouchement prématuré (MAP pour les intimes) très concrète ! Pendant les semaines qui ont suivi, on vivait au jour le jour, chaque jour de plus était un jour de gagné. L’équipe nous donnait des objectifs par palier, pour éviter la grande prématurité, puis la moyenne prématurité, … Mon quotidien n’était pas très différent de celui de la maison, j’étais couchée devant la télé (avec moins de choix de programmes !) ou avec un bouquin mais l’ambiance était plus pesante, j’étais sous médicaments pour réduire les contractions (que je ne ressentais pas particulièrement) avec des monitorings réguliers pour vérifier l’évolution.
À côté de la plaque mais copine avec la balance
C’était compliqué car j’avais l’impression que mon ressenti et la réalité n’étaient jamais en phase. Quand je pensais avoir des contractions, on me disait que tout allait bien et, quand j’étais sereine, les résultats n’étaient pas super… Des montagnes russes émotionnelles mais malgré tout, mon sentiment principal était la confiance. Confiance dans les médecins, confiance en la vie et sur le fait que tout allait bien se terminer. Heureusement que j’étais toujours dans cette période zen, la seule de ma vie ! Je parlais beaucoup à ma fille, je lui disais d’être patiente…
Le côté positif aussi de passer son troisième trimestre à l’hôpital, c’est que la nourriture que vous y mangez ne risque pas d’affoler la balance. J’ai terminé ma grossesse à + 7 kg ! Je me souviens d’une aide-soignante me parlant comme si mon bébé était en couveuse car, à force de rester couchée, mon ventre était assez discret. Lorsque j’ai atteint le 8e mois, 5 semaines plus tard, j’ai enfin eu l’autorisation de rentrer chez moi. J’étais tellement persuadée de revenir rapidement que j’avais prévenu l’équipe de garder ma chambre… Mais non, j’ai eu le temps de commander de la junk food et des pizzas tranquillement chez moi. Quel bonheur après la nourriture de l’hôpital !
De retour à la verticale, mon ventre a repris sa place vers l’avant mais je n’avais pas eu le temps de m’y habituer petit à petit. Les premiers jours, mon équilibre était très précaire et je me cognais à tout. Il faut dire que je suis déjà assez maladroite à la base ! Finalement, j’ai pu profiter de mon dernier mois, faire un peu de shopping et même ramasser les prunes dans mon jardin, le tout en traînant un peu la patte quand même, rattrapée par une sciatique.
À chaque rendez-vous, on me disait « il ne manque vraiment qu’une étincelle pour que votre bébé arrive »… mais cette petite fille tant attendue n’était finalement plus si pressée d’arriver !
Mon parcours de maman (et ses multiples rebondissements) PMA, MAP, IOP, FIV, GEU, … Quand j’ai arrêté la pilule, je ne pensais pas devenir une spécialiste des abréviations autour de la grossesse et de l’infertilité. Retrouvez les différentes étapes de mon parcours de maman : - 1/ Ma grossesse à l’horizontale - 2/ De la salle d’accouchement aux soins intensifs - 3/ Le bébé qui s’était trompé d’adresse - 4/ Direction la PMA pour la vieille avant l’heure - 5/ Maman d'un seul enfant mais maman quand même