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DOSSIER: Comment s’y prendre avec un enfant 'difficile'?

10/01/2020
Voix De Maman
Par Voix De Maman

Tous les enfants sont différents. Que ce soit en termes d’énergie, de motricité, de développement du langage ou de gestion des émotions. Et pourtant, nous avons une préférence pour certaines caractéristiques comportementales, celles de l’enfant 'gentil' ou 'facile' (qui suit en donnant la main à ses parents, qui accepte de suivre sans broncher, qui se tait lorsqu’il le 'faut'). Cela ne marche pas avec tous les enfants, parfois au grand dam des parents.

Ces enfants plus 'difficiles' peuvent être tristes (ou fâchés) parce que leur vêtement favori est à la machine, bouleversés parce qu’une personne est fâchée (sur eux ou pas) ou totalement contraires quand on attend quelque chose d’eux et qu’ils n’en ont absolument pas envie (mettre leur pyjama, par exemple).

Cela vous parle? Dans ce cas, ce dossier est fait pour vous!

Quelles sont les caractéristiques d’un enfant 'difficile'?

Les enfants 'difficiles' se reconnaissent généralement à ces quatre caractéristiques plus développées chez eux :

  1. Intenses
    Enthousiastes, exubérants, passionnés mais aussi totalement chavirés et bouleversés lorsqu'ils se font mal ou sont tristes.
  2. Attentifs
    Ils ont le souci du détail, peuvent se montrer très perspicaces et remarquent les moindres changements, ce qui peut les rendre distraits ou submergés si trop de choses leur arrivent en une fois.
  3. Sensibles
    Ils font preuve d’une grande empathie et savent ce que ressent l’autre, mais cela veut aussi dire qu’ils ressentent les effets d’une mauvaise ambiance, des émotions négatives, des réactions irritées. Ils peuvent également réagir fortement aux bruits forts et aux étiquettes dans leurs vêtements.
  4. Une volonté de fer
    Ils savent ce qu’ils veulent et peuvent être très créatifs pour atteindre leur objectif. Ils préfèrent apprendre par l’expérience, et paraissent parfois en quête de sensationnel. L’inconvénient, c’est qu’il est pratiquement impossible de les détourner de quelque chose, et qu’ils feront rarement quelque chose parce que vous leur demandez.

Être 'difficile' n’est pas une étiquette ou un diagnostic, c’est le renforcement d’une caractéristique. Cela ne signifie pas que tous les enfants dotés d’un sacré tempérament présentent tous ces quatre caractéristiques de manière égale. Certains peuvent avoir énormément de volonté et moins de sensibilité, d’autres seront très attentifs, mais avec moins de volonté. Les enfants sont tous différents.

Comprendre ce qui les motive

En tant que parent désespéré face aux disputes, supplications, accès de colère, à l’entêtement... vous ne voulez savoir qu’une chose: que faire? Et c’est parfaitement compréhensible, mais avant de pouvoir faire quelque chose, il est nécessaire de comprendre ce qui pousse ces enfants et ce qui leur fait dépasser les bornes.

Ces enfants ont, comme nous tous, une certaine 'capacité', que l’on peut représenter par un petit seau. Comme ces enfants remarquent davantage de choses, absorbent, réfléchissent et ressentent plus, ce petit seau est plus vite rempli que celui des autres enfants. Il est également possible que la réinitialisation (vider le seau et restaurer la capacité) dure plus longtemps.

Leur comportement est dicté par plusieurs choses: leurs besoins, leur sensibilité (ce qui est plus difficile ou délicat pour eux) et la réaction de leurs parents.

Que faire en tant que parent?

Pour faire court, il faut répondre à leurs besoins, reconnaître ce qui leur est difficile, proposer des solutions, et surtout: collaborer avec votre enfant. D’une manière générale, il réagit mal à l’usage / l’abus de pouvoir et aux punitions, mais est sensible au sentiment de contrôle. Chaque enfant a ses propres besoins, intérêts et sensibilités. Il n’y a donc pas de solution universelle, toutefois quelques aspects semblent récurrents: 

  • Le sommeil
    Veillez à un sommeil suffisant et/ou un programme calme après une nuit avec peu de sommeil.
     
  • Boire de l’eau
    Emportez toujours de l’eau, et proposez-en souvent.
     
  • Contrôle
    Encouragez le sentiment de contrôle de votre enfant en lui offrant des choix (limités).
     
  • Besoin de lien
    Assurez le lien en étant présent physiquement, mais aussi mentalement (ou en convenant d’un moment pour être présent).
     
  • Besoin de prévisibilité
    Convenez de routines et d’accords, de préférence avec votre enfant. Annoncez les changements bien à l’avance.
     
  • Détente
    Prévoyez suffisamment de moments de détente, en laissant votre enfant choisir ce qui est relaxant pour lui.
     
  • Comprendre les moments difficiles et intervenir à temps
    Cela revient à éviter la surcharge sensorielle, à savoir où est la limite pour votre enfant et à agir en fonction. Cela ne signifie pas obligatoirement de devoir quitter une fête après une heure. Une solution intermédiaire est possible, comme passer une heure dans un endroit plus calme.
     
  • Essayez de ne pas imposer votre volonté
    Le simple fait de formuler les choses autrement, d’utiliser un autre ton, peut avoir un tout autre effet, alors que vous demandez la même chose.
     
  • Évitez le principe de la carotte et du bâton
    Votre enfant fait ce que vous faites, pas ce que vous dites. Donnez le bon exemple, collaborez... Veillez à ce que votre enfant fasse plus facilement ce que vous voulez ou ce qui doit se passer sans les menacer de punitions, qui ont de toute façon peu d’effet sur eux. Punir peut faire beaucoup de dégâts, notamment au niveau du lien avec votre enfant.
     
  • Faites preuve d'humour
    L’humour détend l’atmosphère, et peut sortir un enfant d’une spirale négative. Et cela vous évite de retomber dans le mantra 'fais ce que je te dis, maintenant, tout de suite', et de voir les choses sous un autre angle.
     
  • Soutenez toujours votre enfant
    Ce n’est pas toujours facile lorsque des tâches simples se transforment en véritables exploits à relever (surtout lorsque d’autres personnes regardent), mais c’est crucial. Le lien entre vous et votre enfant doit rester entier. Oubliez ce que les autres disent, surtout s’ils pensent tout savoir. Formuler le comportement 'difficile' en termes positifs peut également aider, vous comme les autres personnes.

La clé

La principale chose que vous devez comprendre en tant que parent, c’est que ce n’est pas parce que votre enfant ne veut pas qu’il ne fait pas quelque chose, mais parce qu’il ne sait pas. Ce n’est donc pas pour vous ennuyer, mais parce que votre enfant ne sait pas comment se gérer lui et la situation. Le rôle des parents à ce niveau est donc crucial. Et la meilleure chose à faire est de collaborer avec votre enfant. Convenez d’accords, faites en sorte que tout soit clair pour tout le monde, et aidez votre enfant à respecter les accords plutôt que de le punir s’il n'y arrive pas.

Votre enfant aura de la sorte plus de contrôle sur la situation : il fera partie de la solution, ce qui le motivera pour agir.

Et pour terminer, vous êtes la personne qui connaît le mieux votre enfant, faites-vous donc confiance! Même si votre approche ne vous paraît pas conventionnelle. Si cela ne nuit ni à votre enfant ni à vous et que cela fonctionne, continuez!

Ces conseils sont extraits du livre Temperamentvolle kinderen de Eva Bronsveld