Demain, c'est le grand jour: ma puce va à l’école. Cela dépasse mon entendement. Ce moment que j’attendais tant, quand elle pleurait sans cesse au cours des premiers mois... Aujourd'hui, j’ai l'impression que mon estomac est à l’envers, comme si j’avais une grippe intestinale.
J’avais pensé qu’elle serait plus grande, que j’aurais eu plus facile à la lâcher. Mais elle est toujours si petite... Je préfèrerais la mettre dans une petite boîte douillette pour que rien ne lui arrive jamais.
Mille et une angoisses
Quand elle est née, j’ai été confrontée à mille et une angoisses. J’avais peur que la crèche soit la cible de terroristes. Je me consolais en pensant qu’heureusement, elle ne devrait pas aller dans une grande école, et je me disais que d’ici là (cela semblait tellement loin), le monde serait meilleur, et toutes les maladies auraient été éradiquées.
Le temps est passé trop vite
Le temps est passé bien trop vite, et toutes ces petites étapes ont contribué, et contribuent toujours au développement de cette belle petite princesse passée maître dans l’art de la négociation, et dotée d’une volonté de fer. Et malgré le fait qu’elle et son frère aient rendu notre monde plus beau, ces deux ans et demi n’ont pas permis que la paix règne pour toujours dans le monde, et nous n’avons pas non plus gagné de prix Nobel pour un vaccin miracle.
Être maman, c’est savoir lâcher prise
"Être maman, c’est savoir lâcher prise". Ce cliché me fait toujours un peu rire. Mais j’ai l'impression que demain, je vais en comprendre toute la portée. L’école va la changer, et j’ai peur de ne pas savoir bien suivre.
Elle est prête. Pas moi.
Je vais la chercher à la crèche, sûre et douillette, où elle est parmi les enfants les plus grands.
"Elle est vraiment prête pour l’école", me dit sa gentille accueillante.
"Oui, c’est sûr"... Je réponds en souriant courageusement, et je regarde sa petite tête blonde. Elle explique à une autre enfant qu’elle ferait mieux de s’asseoir sur le banc pour mettre ses chaussures.
