Depuis quelques années, nous connaissons l’existence des perturbateurs endocriniens, ces substances nocives pour notre santé et celle de nos enfants. Au quotidien, ils sont présents partout autour de nous, dans notre alimentation, notre maison, nos produits de beauté et d’entretien, … S’il est très difficile de les bannir complètement, on peut néanmoins limiter notre exposition, en particulier durant la grossesse et les deux premières années de la vie de nos enfants, périodes les plus vulnérables. Les conseils de notre experte, Charlotte Crabbé, sage-femme.
On entend régulièrement parler des perturbateurs endocriniens, mais qu’est-ce que c’est exactement ? Rien que pour avoir une définition, c’est déjà compliqué… Selon l’OMS, les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et provoquer des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants.
Précisons que le système endocrinien est l’ensemble des systèmes hormonaux situés à différents endroits du corps. Il comprend plusieurs glandes dans le cerveau, la thyroïde, le thymus, les glandes surrénales, le pancréas et le système reproducteur (ovaires et testicules).
On se rend donc compte que les perturbateurs endocriniens impactent beaucoup d’organes du corps humain. Et le moment d’exposition a également son importance. Le fœtus et les jeunes enfants, surtout les deux premières années, sont particulièrement sensibles. Les perturbateurs endocriniens passent aussi la barrière placentaire et dans le lait maternel.
Il faut également savoir que ce n’est pas forcément la quantité de perturbateurs endocriniens qui est décisive. Il est très compliqué de calculer quelle quantité est dangereuse pour la santé car il y a aussi un effet cocktail, c’est-à-dire que plusieurs perturbateurs mis ensemble peuvent faire un peu boule de neige.
Il existe aussi un effet de latence, c’est-à-dire qu’un bébé fortement exposé ne va pas forcément avoir de problèmes de santé dans l’enfance. Certaines maladies peuvent se développer bien plus tard, à l’âge adulte. Elles peuvent aussi se transmettre d’une génération à l’autre.
Les perturbateurs endocriniens provoquent, entre autres, des problèmes de fertilité, d’obésité, de puberté précoce, de diabète, de cancers, de baisse du QI, d’hyperactivité, de troubles de l’attention, …
Conseils pratiques pour limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens
Il est important de garder en tête qu’il est impossible de supprimer tous les perturbateurs endocriniens qui nous entourent… Inutile de se mettre une pression énorme pour un objectif inatteignable ! Mais vous pouvez faire une réelle différence avec des gestes relativement simples à mettre en place dans votre quotidien.
Alimentation
On évite le plastique qui touche la nourriture (plats préparés en barquette, viande préamballée, …)
On privilégie l’eau du robinet ou l’eau dans des bouteilles en verre
On évite de réchauffer au micro-ondes dans des contenants en plastique ainsi que de cuire dans des poêles antiadhésives.
On essaie de manger au maximum bio pour limiter les pesticides. On épluche et on lave consciencieusement les fruits et légumes.
On ne mange pas plus d’une fois par semaine certains poissons comme le thon, l’espadon, …
Cosmétiques & habillement
On veille à acheter des produits avec des ingrédients naturels. Moins il y a d’ingrédients, mieux c’est ! On peut vérifier la composition des produits sur l’application INCI Beauty.
On utilise uniquement ce qui est nécessaire pour bébé, pas besoin de mettre de crème si ce n’est pas nécessaire. Inutile de le savonner complètement tous les jours, …
Durant la grossesse, on évite le parfum, les teintures, les produits pour les cheveux, le vernis à ongles, …
On lave les nouveaux vêtements avant de les porter.
Entretien de la maison
On choisit des produits écologiques (Ecocert, Ecolabel européen, …)
On évite les désodorisants d’intérieur et les bougies parfumées
On aère deux fois 15 minutes par jour
Attention aussi aux rénovations (comme la chambre de bébé par exemple). Les futures mamans évitent de peindre elles-mêmes. Mieux vaut déléguer au futur papa (avec un masque !). Pensez ensuite à aérer et attendez un peu avant de vivre dans la pièce.
Détoxifier l’organisme et rétablir l’équilibre hormonal
Comme il est impossible de ne croiser aucun perturbateurs endocriniens, il est également intéressant de rencontrer un spécialiste (médecin spécialisé en médecine environnementale, sage-femme, nutritionniste, …) avant de lancer un projet bébé afin de préparer son corps : détoxifier l’organisme des métaux lourds qui l’encombre, stimuler son immunité, rétablir son équilibre hormonal. Plus notre corps est équilibré et en bonne santé et mieux il réussit en effet à éliminer les perturbateurs endocriniens ! La base est d’avoir une alimentation la plus équilibrée possible. Il ne faut pas oublier que la nourriture est notre carburant. Il peut aussi être utile de prendre des compléments alimentaires sur la recommandation d’un professionnel de santé (vitamines, minéraux, acides gras, ...)
